Les Abeilles et la Chaleur
Les abeilles, des insectes à sang froid
Contrairement aux mammifères, les abeilles, comme l’ensemble des insectes, sont dites « à sang froid ». Cela signifie qu’elles dépendent directement de la température de leur environnement pour réguler leur propre chaleur corporelle. Lorsque la température extérieure grimpe de manière excessive, leur métabolisme peut devenir instable, provoquant des phénomènes de stress thermique parfois mortels.
Vous pouvez retrouver des études de l’INRAE sur les abeilles : ici
Certaines espèces de pollinisateurs disposent de capacités de thermorégulation rudimentaires, mais efficaces dans certaines limites. Les bourdons, par exemple, sont capables de générer de la chaleur en vibrant leurs muscles thoraciques, même sans voler, leur permettant d’être actifs même à des températures basses. Cependant, la majorité des abeilles sauvages ne possèdent pas ce type de mécanisme et doivent se contenter de stratégies passives, comme se réfugier dans des zones ombragées ou réduire leur activité en période de forte chaleur.

Différences d’adaptation entre espèces : bourdons, abeilles solitaires, etc.
Il existe de grandes différences entre espèces en matière de résistance à la chaleur. Les bourdons, massifs et velus, supportent relativement bien les écarts thermiques et peuvent continuer à butiner même lorsque la température est fraîche. À l’inverse, de nombreuses abeilles solitaires, souvent de petite taille et peu poilues, subissent directement les effets de la chaleur. Ces différences expliquent pourquoi certaines espèces continuent de butiner alors que d’autres disparaissent temporairement de la scène florale durant les après-midis caniculaires.
Des observations réalisées sur le terrain, notamment au Royaume-Uni, ont montré que les bourdons peuvent être actifs dès que la température dépasse les 5 à 8°C. Cette capacité leur confère un net avantage écologique, leur permettant de visiter des fleurs que d’autres pollinisateurs délaissent encore. Toutefois, cette aptitude n’empêche pas les bourdons eux-mêmes d’être sensibles à la chaleur excessive en été, bien qu’ils disposent d’une meilleure marge d’adaptation que leurs cousins solitaires.
Impact du stress thermique sur leur survie

Le stress thermique chez les abeilles sauvages engendre de nombreux effets délétères. Lorsque les températures sont trop élevées, les abeilles peuvent perdre leur capacité à s’orienter correctement, compromettant ainsi leur retour au nid. Le butinage s’interrompt, réduisant les apports de nectar et de pollen indispensables à la survie des larves. Pire encore, une surchauffe prolongée peut provoquer une mortalité massive, accélérant ainsi le déclin de certaines populations déjà fragilisées.
Comment la chaleur affecte la pollinisation ?
Lorsque la température extérieure dépasse les 30°C, certaines abeilles sauvages préfèrent rester à l’abri et suspendre toute activité. Cette stratégie de survie leur permet d’éviter une surchauffe mortelle, mais elle a un impact immédiat sur la pollinisation. Les plantes qui dépendent d’elles pour leur reproduction se retrouvent alors privées de leurs précieuses visiteuses.
La baisse de l’activité des abeilles a un effet domino sur l’écosystème. Moins de visites de fleurs signifie moins de pollinisation, donc une réduction du nombre de fruits et de graines produits. À terme, cela fragilise non seulement la reproduction végétale mais également l’ensemble de la chaîne alimentaire, qui repose en grande partie sur les plantes pour nourrir une multitude d’espèces animales.
La réduction de la pollinisation provoquée par la chaleur n’affecte pas seulement les plantes sauvages. De nombreuses cultures agricoles, comme les fraises, les courgettes, ou le colza, dépendent elles aussi de l’activité des pollinisateurs sauvages. Une baisse significative de la pollinisation compromet donc la sécurité alimentaire humaine à long terme, en réduisant la diversité et l’abondance des cultures disponibles.
Certaines espèces d’abeilles sauvages, comme Chelostoma rapunculi ou Lasioglossum spp., cessent toute activité dès que la température dépasse un seuil critique autour de 30 à 32°C. Ce comportement d’évitement est vital pour leur survie, mais il souligne la vulnérabilité extrême de nombreuses espèces face aux vagues de chaleur toujours plus fréquentes.

Protéger les abeilles face aux vagues de chaleur : que faire ?
Pour aider les abeilles sauvages à surmonter les périodes de forte chaleur, il est essentiel d’aménager des zones ombragées dans les jardins, les parcs ou les terrains agricoles. Planter des haies champêtres, installer des pergolas naturelles ou simplement laisser pousser des herbes hautes permet de créer des microclimats rafraîchissants où les abeilles peuvent trouver refuge.
Certaines plantes mellifères, plus résistantes aux hautes températures, offrent une ressource précieuse aux abeilles même en été. La lavande, la sauge, le romarin ou encore le thym sont autant d’espèces à privilégier pour soutenir les populations de pollinisateurs durant les vagues de chaleur. En période de canicule, les abeilles ont besoin d’eau pour réguler leur température et maintenir leur métabolisme. Installer un abreuvoir peu profond, rempli d’eau fraîche et agrémenté de petites pierres pour éviter la noyade, est un geste simple et extrêmement bénéfique.
Nos dorlotoirs sont conçus pour offrir aux abeilles sauvages des abris résistants, isolés de la chaleur excessive et adaptés à leurs besoins biologiques. En favorisant l’installation de tels refuges, chacun peut contribuer à préserver la biodiversité locale et à renforcer la résilience des écosystèmes face au changement climatique.
Pour en savoir plus sur nos solutions concrètes pour aider les abeilles, nous vous invitons à découvrir nos Dorlotoirs pour les abeilles sauvages.